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Éditions du Canoë

Tout vaut la peine si l'âme n'est pas petite
Fernando Pessoa

Claire Fourier - Le Jardin voluptueuxClaire Fourier

Le Jardin voluptueux

Nous sommes de drôles d'oiseaux

Illustration de bandeau : Vadim Korniloff

Clarisse, la poétesse, décide de faire le portrait de Robert, son jardinier. C’est un bel homme, solide, de noblesse un peu abrupte, qui semble venu de la nuit des temps, et qui a une passion : les oiseaux exotiques qu’il élève chez lui dans une immense volière. Le manuel et la cérébrale évoluent dans le jardin depuis des années. Ils s’entendent, chacun trouve à l’autre des qualités qui l’émeuvent. Vont-ils finir par se fondre l’un en l’autre, se confondre ?

Claire Fourier, qui ne laisse d’être émerveillée par la différence homme-femme, et qui explore de livre en livre la polarité et la complémentarité des « sexes opposés », signe avec Le Jardin voluptueux, sous-titré Nous sommes de drôles d’oiseaux, un chant d’amour (un de plus) pour le drôle de genre humain.

 

claire_fourier_-_le_jardin_voluptueux
16,00 €

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Guillaume Basquin, En attendant Nadeau, 29 juin 2022.

 

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Brune Platine, Sens Critique, 15 juin 2022

Extrait : Lyrique, chaleureuse, drôle, enjouée, intense, passionnément vivante, inspirée, inspirante, cosmique, variée, inépuisable : telle est (l'écriture de) Claire Fourier, qui m'a aussi fait penser, dans ses éclats d'extase religieuse, à Pierre Jean Jouve et à son roman "Paulina 1880". Pour la hantise d'un corps ardemment désiré et qui manque, pour la faim érotique insatiable et obsédante, pour cette "unisson du cœur et du sexe", seuls vecteurs d'extase selon Anaïs Nin. Quand elle écrit "Nos souffles se sont tellement unis que séparée de toi, j'en manque", j'entends passer Éluard dans ses mots avec son inoubliable "J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres." La narratrice pétrit joyeusement, et dans un même mouvement, la chair du corps et celle des mots, avec la même adoration, la même patience industrieuse, la même volonté de se placer au plus près, au plus juste de cette "passerelle entre ciel et terre".

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Le Jardin voluptueux
de Claire Fourier

Éditions du Canoë

lu par Louis-Ferdinand Despreez

(romancier sud-africain publié par les Éditions du Canoë)

 

 

"Tout est dit…

Comme il est rassurant, et même jouissif, de lire une histoire d’amour, ou plutôt de baise puisque c’est ainsi que Gainsbourg appelait avec raison, ou une séduisante déraison, l’amour…

 

Une histoire dans laquelle les amants ressemblent à des vraies gens et pas aux figures de proue de Dieu seul sait quel médiocre combat à la mode !

 

Votre serviteur, qui n’est puritain et moralisateur en rien, n’entend pas être rabat-joie et vouer les croisés elgébetéquistes aux Gémonies, mais la confusion des genres n’est pas de nature à susciter chez lui des émotions mémorables ni en littérature ni dans la vie, même si le libertinage qui autorise tous les excès est à ses yeux une vertu cardinale.

Bref, mettre un pied ans dans le Jardin voluptueux de Claire, c’est s’aventurer dans une sensualité qui n’est plus de nos jours très consensuelle tant la sexualité est poussée aux confins de marginalités multiples érigées en normalité.

 

Claire annonce la couleur à la quatorzième ligne : « Ainsi ne dirai-je pas des choses originales, pittoresques : elles ne m’intéressent pas. J’exprimerai, à ma manière, de puissantes évidences. » Tout est dit.

 

Quel bonheur de découvrir ainsi qu’il existe des gens qui baisent avec plaisir sans être en conflit avec eux-mêmes, la doxa wokiste du moment ou l’Histoire du monde, ne se psychanalysent pas à chaque orgasme, n’emmerdent pas le monde avec leurs dérangements égocentriques, leur complexe de Benjamin et autres dysphories, et qui se contentent d’honorer Ronsard en cueillant la rose Ghislaine de Féligonde dans leur jardin !

 

Qui sont les personnages centraux de ce roman ? Robert le jardinier et Clarisse la romancière qui demande l’asile à son béguinage de Bretagne chaque fois que Paris lui devient ennuyeux.

Le héros est-il Robert le jardinier quinquagénaire aux faux airs de grand d’Espagne qui œuvre sans relâche pour faire d’un jardin de curé un jardin voluptueux, ou Clarisse la septuagénaire gourmande et délurée qui en a tant vu qu’elle n’a plus envie de rien dire, mais ose simplement faire et écrire ? Peu importe…

Le seul héros qui habite le jardin de Claire, c’est l’amour, pardon, ne soyons pas hypocrite, c’est la baise comme disait le chanteur poète…

Le cul y est glorifié et la baise y est réjouissante, revitalisante et salvatrice.

D’autres écrivains, et pas des moindres, l’ont fait avant, on leur en sait gré, il n’y a heureusement pas eu que des châtrés, des viragos asexuées, des Claudel avec leur music-hall pour archevêques ou des Anatole France, dans les lettres françaises !

 

Claire tresse en cent soixante pages des lauriers à ce cul jubilatoire sans lequel les couples imprudents et négligents retrouvent un jour, à leur grande surprise, leur mariage cul par-dessus tête…

Robert est d’une seule pièce, il a quitté un patron qui lui parlait comme à un domestique, tout est dit.

Clarisse est complexe, mais aspire à la simplicité, elle regarde en douce de sa fenêtre le profil de César de Robert qui regarde Clarisse en secret à la télévision lorsqu’elle parle de ses romans.

 

C’est une histoire simple faite des petits enchaînements de la vie de tous les jours ; le désir se construit sagement au fil des saisons avant de n’être plus sage du tout : « L’homme était brun quand je l’ai connu. J’ai vu les cheveux devenir poivre et sel, apparaître rides et pattes-d’oie. La maturité lui va bien. Au fil du temps, César a acquis de l’ascendant sur moi. » Et Clarisse, qui n’a plus vingt ans et qui s’en fout, se voit comme une collégienne amoureuse en robe de chambre « attablée en clodo devant sa soupe du soir », mais qui devine déjà que ce qui doit arriver arrivera : « Mon jardinier n’a pas fait d’études supérieures, il est supérieur. » Comment résister à un superlatif aussi définitif et prometteur ?

 

En attendant le coup de foutre qui vaut coup de foudre, les deux solitaires qui se cherchent s’attablent dans la cuisine : « Parfois nous parlons politique. Ce n’est pas le sujet favori de Robert. Il n’attend rien des politiciens. Des filous ou des pitres. »

Hiver, printemps, été, automne, les saisons se suivent. Quelque part dans le roman, à la page…

 

Non finalement, je ne vous dirai pas laquelle pour vous laisser le temps de tomber aussi dans les rets du désir et du plaisir.

Donc, quelque part dans le livre, l’inévitable s’installe. Robert, qui ne s’agenouille que devant la nature, met un genou à terre entre les jambes de Clarisse et goûte la rosée de son jardin avant de le labourer.

C’est au fond la nature aussi qui justifie cette génuflexion… « Ce fut l’aboutissement d’un fantasme qui s’est nourri au fil des années. J’ai la tête qui bout, le cul aussi. Même charivari dans mon entrejambe et sous mon crâne. Un homme ardent et archaïque a soufflé comme fétu de paille ce qui comprime les forces naturelles et stérilise le grand élan vital venu du fond des âges. Le corps possède une sagesse qui fait singulièrement défaut à l’esprit. » Tout est dit, une fois de plus.

 

Le premier orgasme consacré, Clarisse écrit des lettres d’amour à Robert : « Robert, tu m’as ramenée à ma plus simple expression : je touche le fond de moi quand tu viens toucher le fond de moi. » Voilà qui ne ressemble en rien au sommaire texto du matin envoyé à la hâte de nos jours par les amants après leur première nuit orgasmique.

 

Avec ses mots, Clarisse se sert sans vergogne du cul quotidien comme d’une échelle pour atteindre d’autres choses essentielles, le couple, la pudeur, Dieu, l’usure de la routine, la fidélité, la mixture domestique imbuvable et les moments dionysiaques…

 

Si l’on veut être honnête avec soi-même, on ne sort pas indemnes des draps humides de Clarisse et Robert si l’on prend le risque d’un triolisme virtuel…

 

Je n’en dirai pas plus. Ce livre ne se raconte pas, ne se résume pas, ne se critique pas, il suffit de le lire, de l’aimer ou pas… Il peut déranger, mais qu’importe, on n’est jamais obligé de lire un livre, ce n’est pas comme cette merde de Facebook qui nous saute à la gorge dès qu’on allume son téléphone ou tous ces chroniqueurs ignorants et prétentieux qui nous saoulent à la télé… Un livre est par principe réservé à ceux qui savent lire. Merde aux autres…

 

Il faut du talent pour raconter « de puissantes évidences » comme celle du désir et du plaisir.

Il faut du talent, mais aussi de l’audace pour accepter l’idée de choquer le bourgeois pour lequel votre serviteur n’a que mépris.

Que les chaisières de basiliques et les peines à jouir ou les culs de plomb de l’establishment puritain se faufilent en cachette dans ce jardin de nuit par la porte de derrière s’ils ont peur d’avoir une érection ou de mouiller leur culotte !… Peut-être y trouveront-ils alors des motifs de rédemption…

 

Ce jardin voluptueux nous raconte ce que nous faisons tous avec tant de plaisir, et qui fait tourner le monde depuis le premier Néandertalien. Pourquoi être bégueule et ne pas appeler une chatte une chatte ? C’est bien, Claire, de dire foutre et pas sperme, bite et pas pénis, mouille et pas Dieu sait quoi de médical avec ces mots qui empestent le dictionnaire technique et font débander.

 

Bravo, Claire, encore un joli livre, d’autant plus délectable qu’il va chagriner les cons, les frigides et les eunuques…"

 

 

(Louis-Ferdinand Despreez est un romancier sud-africain. Engagé au côté de Nelson Mandela, il a été conseiller de plusieurs chefs d'États africains, a sillonné le monde, avant de poser son sac au Laos où il écrit. Auteur notamment de La Toubabesse (éd. de la Différence ; de Bamboo Song, le Plénipotentiaire du vent, éd. du Canoë, 2021.)

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Jean Bothorel, Le Télégramme, 3 mai 2022

 

 lire l'article : https://www.letelegramme.fr/livres/avec-son-jardin-voluptueux-claire-fourier-magnifie-la-sexualite-du-corps-de-l-homme-03-05-2022-13005241.php

 

 

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