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Éditions du Canoë

Tout vaut la peine si l'âme n'est pas petite
Fernando Pessoa

traite de l eleganceYang Ermin

Traité de l’élégance

Christophe Comentale
Marie-Christine Natta
Marie Laureillard
suivi de peintures et objets de lettré

Le Traité de l'élégance de Yang Ermin s’inscrit dans une longue tradition où les peintres lettrés chinois élaboraient des traités d'esthétique parallèlement à leur pratique de la peinture. Parmi les plus célèbres d'entre eux, il y a le Manuel de peinture du Studio des dix bambous dû à l’initiative de Hu Zhengyan, le Manuel du Jardin du grain de moutarde, commandité par Shen Xinyou et compilé sous la direction de Wang Gai, ou Les propos sur la peinture du moine Citrouille-Amère de Shitao.
Aujourd'hui, il s’agit pour Yang Ermin de guider les altistes chinois vers une autre direction que celle de la peinture à l'huile occidentale. Il prône l'utilisation d'une peinture au lavis aux couleurs intenses. Il ne craint pas de revenir au paysage, à la nature moite en les revisitant selon sa nouvelle esthétique. Collectionneur de pierres à encre, il l’est aussi d'œuvres qui lui plaisent. De nombreuses expositions de son œuvre sont organisées régulièrement tant en Chine qu’en Europe et aux États-Unis.
Une exposition de ses œuvres s'est tenue au Musée Marcel-Sahut à Volvic de septembre à novembre 2019. Une autre aura lieu au Musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq à L'Isle Adam du 19 septembre 2020 au 14 février 2021.
Cet essai inaugure une série consacrée à de jeunes artistes chinois et taïwanais connus dans leur pays et dont les œuvres circulent en Europe et aux États-Unis.
L’artiste a réalisé 30 lavis originaux en couleur, signés, qui accompagnent les 30 premiers exemplaires du livre présentés dans un étui. Ceux-ci constituent l’édition originale.

 

traite-de-l-elegance
18,00 €

Tirage de tête

30 exemplaires sous coffret accompagnés d'un lavis original en couleur signé par Yang Ermin

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Yang Ermin

Traité de l’élégance

 

Éd. du Canoë, 2021.

 

Lecture par Claire Fourier

 

 

Traité de l’élégance. – Parce je suis un archipel de lacunes, j’ignorais l’existence de Yang Ermin. Je découvre avec bonheur, grâce au petit livre que lui ont consacré les Editions du Canoë, ce peintre-poète, né en 1971, qui s’inscrit dans l’avant-garde chinoise des années 80, renoue avec l’esprit des « lettrés » – nous donnant à voir un raffinement et une spiritualité délicate qui succèdent à la brutalité de la Révolution culturelle.

Yang Ermin modernise le lavis en utilisant non plus l’encre noire, mais la couleur. Sa palette marie des camaïeux de mauve, rose, bleu, blanc, vert d’eau. Les tableaux représentent des paysages, des natures mortes (« natures calmes », en chinois), des fenêtres, des bouquets frais ou qui se fanent – dans une matière légère et qu’allège encore le flou propre au lavis, qui exhale une tiède et vivante haleine.

Ces « eaux colorées » de l’artiste, qui disent bien ce qui bouge et fuit, l’inachevé de l’existence, rappellent les « scènes du monde flottant » de l’estampe japonaise.
De là que Yang Ermin me paraît plus japonais que chinois. – Est-ce parce qu’il a épousé une Japonaise et séjourne fréquemment au Japon qu’il a remodelé la matière chinoise via un mélange de confucianisme et de shintoïsme ?

Sa sensibilité érudite l’a également ouvert à l’Occident ; la facture et le chromatisme des tableaux renvoient à Cézanne, aux pointillistes, à Vuillard, à Monet (juste retour d’influences).


Parce qu’il y va du sens plastique qui naît d’une contemplation à la fois ardente et mélancolique,
Parce qu’il y a là les aspects humbles et familiers qui appartiennent au temps qui passe et qu’il fait,
Parce qu’il y a là une volonté patiente et soucieuse d’échapper au vulgaire,
Parce qu’il y a là le sens de la mesure qui préside à la véritable culture,
Ces lavis dégagent une sérénité, laquelle repose sur l’attention à l’infime nouée au souci du spacieux, sur la reconnaissance de la noblesse des petits riens de la vie domestique – sur un mariage entre intimisme et majesté.

Yang Ermin traduit ainsi dans le tracé pictural ce que le haïku traduit dans le tracé verbal. Comme Basho, il « ramasse » la vie dans une concision paisible. Et lui aussi, écrit des poèmes. Le son juste et pénétrant du pinceau et de la plume propage en nous une émotion :

« Je soupire
Nous ne pouvons renoncer au bonheur […]
J’ai déjà attendu trop longtemps »

« Traité de l’élégance ». – Qu’est-ce que l’élégance ? « L’art de ne pas se laisser endurcir, enferrer dans des formules », disait Henri Focillon. Et aussi ? Un ascétisme d’esthète (ou de dandy) ? Un mélange de hardiesse et de modestie ? de gravité et d’enjouement ? La simplicité d’approche ? Le rythme régulier d’une vie jusque dans la foison disparate des états d’âme ? La retenue ? Un sens supérieur de l’ordre ? Tout cela, d’après moi.

Yang Ermin, un artiste pensif qui nous offre ce dont le monde est en manque : une lumière intérieure, une sensualité, la douceur d’un contact intime avec l’essence des choses, un « calmant cérébral » (selon la finalité que Matisse assignait à son œuvre).

Yang Ermin, « Traité de l’élégance », peintures et textes, avec présentation de sinologues, Editions du Canoë, 2019, 90 pages, 18 euros. Les Editions du Canoë publieront une série de livres sur l’art chinois.

 

 

 

 

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