logo editions du canoe defaut

Éditions du Canoë

Tout vaut la peine si l'âme n'est pas petite
Fernando Pessoa

editions du canoe max jacob dans tous ses etats lina lachgarLina Lachgar

Max Jacob dans tous ses états

avec 16 croquis inédits de Max Jacob
suivi de « Max Jacob ou les gouaches d’un promeneur solitaire » par Pierre Colle

On ne présente plus Max Jacob mais on ne présente pas davantage Lina Lachgar, poète, auteur de précieux recueils de poèmes publiés régulièrement depuis un demi-siècle, fervente admiratrice de Max Jacob à qui elle a consacré depuis 1981, année de l’album très documenté et imagé paru chez Henry Veyrier, différents hommages historiques ou facétieux (Les Pantoufles de Max Jacob, La Différence, 2001), Arrestation et mort de Max Jacob, La Différence, 2004, rééd. 2012), Max Jacob et Mademoiselle Infrarouge, La Différence, 2012).
Cet essai s’inscrit dans la lignée de Max Jacob et Mademoiselle Infrarouge. Elle y interpelle le poète sur sa conversion, ses folies, ses contradictions ses amitiés particulières, ses bouffonneries, ses excentricités dans un dialogue imaginaire. Mademoiselle Infrarouge, c’est elle, Lina Lachgar, qui rend ce 5 mars 2019 cet ultime hommage à l’occasion du 75e anniversaire de la mort de Max Jacob à Drancy.

 

editions-du-canoe--max-jacob-dans-tous-ses-etats-lina-lachgar
14,00 €


_______________________________________

Max Jacob dans tous ses états/ Lina Lachgar
Ed. du Canoë, février 2019

Lecture par Claire Fourier

 

« Max Jacob dans tous ses états » – C’est-à dire, poète et peintre, juif et catholique, dandy mais oblat à Saint-Benoît, souple comme un ouistiti et quiétiste dans l’esprit de Fénelon, « aimant les petites gens, ne fréquentant que les grands », ami des femmes et tourmenté par le désir des hommes, cabotin mais obsédé par le coup de lance dans le Sacré Cœur de Jésus, qu’il n’eut de cesse de vouloir ressentir, mort en catholique à Drancy parce qu’ashkénaze. Tel est, entre autres, Max Jacob.
Cet homme contradictoire nous est restitué dans un petit livre exquis dont l’édition est établie par Lina Lachgar, amie que le poète appelait Mademoiselle Infrarouge, devenue une spécialiste de son œuvre.
L’ouvrage donne à lire des réflexions cueillies au vol, à voir des croquis inédits, intitulés « Gouaches d’un promeneur solitaire », le fac-similé d’un portrait manuscrit par son ami et protecteur Pierre Colle, et le texte corrigé pour l’imprimerie par Max Jacob lui-même.
Cet ouvrage, qui paraît à l’occasion du 75ème anniversaire de la mort de Max Jacob le 5 mars 1944 d’une pneumonie deux jours avant de devoir partir pour Auschwitz, fait suite à d’autres textes de ou sur Max Jacob publiés par Colette Lambrichs aux éditions de La Différence. – On retrouve donc ici la passion de l’éditrice pour le mariage de l’art et de la poésie.
Et l’on retrouvera ou découvrira les multiples facettes du bouleversant artiste que fut Max Jacob né à Quimper en 1876 dans une famille juive venue de l’Est, non pratiquante (peut-être du fait de l’absence d’autres Juifs et de synagogue). Les Bretons savent ce que la broderie du costume traditionnel breton doit à ses aïeux couturiers-tailleurs. Peu de Français savent que Max Jacob Alexandre fut l’ami de Jean Moulin qui lui emprunta son nom de résistant, Max.
Analyser ce petit livre serait trop long. Je vous invite à accompagner dans une lecture l’homme qui note : « Après avoir fait l’amour, je suis si près du Seigneur ! Je voudrais ainsi faire l’amour sans cesse jusqu’à en mourir pour être encore plus près de Dieu » ; qui répond à la remarque : « Vous boitez aujourd’hui ! — Dame, je vis un pied dans la luxure, un pied dans la dévotion » ; qui ajoute, avec un sens de l’autodérision égal à celui de l’amour sacrificiel : « Je suis passé très facilement de l’usage de l’éther à celui du Saint-Sacrement » ; le prince du verbe qui écrit : « Il faut porter son poème longtemps, le corriger dans sa tête et surtout dans son ventre » ; l’homme qui dit à la fin du recueil : «  Mademoiselle Infrarouge, je suis heureux, heureux ce matin, contre mon habitude j’ai écrit une méditation sans regarder l’heure. Après la messe, j’ai donné la touche finale au pied d’une danseuse kurde dans une petite gouache… Maintenant si on dansait un fox-trot avant d’aller à Vêpres. »  Tout Max Jacob est là.
Peu de pages pour un petit bijou. Bijou de légèreté voletant au-dessus de la gravité et dont la lecture procure un moment de respiration, de fantaisie, de sourire compréhensif, de bonté dans un monde qui manque cruellement de ces qualités.
Lina Lachgar. « Max Jacob dans tous ses états », avec 15 croquis inédits de Max Jacob, éd. du Canoë, février 2019, 77 pages, 14 euros.

 

 

Paiement sécurisé

paiement securise paypal

Où trouver nos livres ?

Dans toutes les librairies qui voudront bien les commander. 
Consulter le site "Place des Libraires"

Diffusion : Paon Diffusion - Distribution : Serendip-livres

paon diffusionserendrip

Recevoir la lettre d'informations